Jérôme Larrieu
Chargé de veille stratégique au sein du Réseau des Missions Locales Chargé de veille stratégique (domaines : insertion sociale et professionnelle, handicap)
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[Extrait] : " Outre que ces futures conditions d’affiliation - si elles se confirment - ramèneraient le régime d’assurance chômage une quinzaine d’années en arrière, à une époque où le chômage était également à la hausse mais supérieur de près de deux points à celui d’aujourd’hui, la potion amère concoctée par l’exécutif ressemble au final plus à des coupes claires dans les conditions d’allocation des chômeurs qu’à une trajectoire définie pour les ramener au plein-emploi. A tout le moins, si le gouvernement n’est pas illégitime à revoir les règles du régime d’assurance chômage (surtout après l’échec au printemps de la négociation paritaire sur l’emploi des seniors qui a rendu caduque leur accord sur l’assurance chômage de l’automne dernier), il ne le fait pas forcément pour les bonnes raisons et en disant la vérité aux Français.Certes, le durcissem*nt des conditions d’affiliation empêchera des chômeurs de bénéficier d’allocations auxquelles ils auraient droit aujourd’hui. C’est mathématique et comptable. Mais sans garantie qu’ils retrouveront plus facilement un emploi, un point qui dépend de facteurs connexes (croissance de l’économie, confiance dans l’avenir des entreprises, adéquation entre la formation des chômeurs et les besoins des employeurs…) n’ayant rien à voir avec les conditions d’indemnisation du chômage.Un peu plus seulement de 40% des quelque 5,5 millions d’inscrits bénéficient d’une allocation chômageEt il est fort à parier que les autres aspects de la réforme à venir, qui contiendra notamment un renforcement de la contracyclicité du régime (la durée maximale d’indemnisation passera à un peu plus de 14 mois, contre 18 aujourd’hui, si le taux de chômage passe sousla barre des 6,5%), auront le même effet. Et ce pour une raison simple: un peu plus seulement de 40% des quelque 5,5 millions d’inscrits dans les 3 premières catégories de France Travail bénéficient aujourd’hui d’une allocation chômage, faute de correspondre aux critères actuels d’affiliation au régime…La réforme à venir, qui agira principalement sur le niveau et les conditions d’indemnisation au chômage des demandeurs d’emploi mais pas sur leur employabilité ou leur accès à un emploi, aura donc deux conséquences principales. Primo, elle n’aura que peu d’effet incitatif à la reprise effective d’emploi sur la grande majorité des chômeurs qui ne bénéficient pas d’une allocation. Secundo, elle réduira encore un peu plus le nombre d’allocataires indemnisés et donc la part des inscrits à Pôle emploi qui bénéficient de l’assurance chômage. "
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Estelle RICHARD
Conseillère en insertion socio-professionnelle - Conseillère VAE - ERIP
2j.
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Je suis d’accord!
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Petit partage du weekend...Pierre Larrouturou, économiste bien connu du public et député européen, est rapporteur général du budget au Parlement européen. Depuis sa participation à la conception de la loi Robien, il est depuis près de trente ans l’expert de référence sur la réduction de temps de travail.[Extrait] : " Une immense majorité d’entre nous aspire à passer à 4 jours-32 heures pour vivre mieux. De plus en plus de patrons réfléchissent à la semaine de 4 jours pour faciliter les recrutements. Mais est-ce réellement possible sans baisser les salaires et sans abîmer nos entreprises ? Bonne nouvelle : la réponse est oui. 500 fois oui. Plus de 500 entreprises en France sont déjà passées à 4 jours, sans baisse de salaire, et les clients n’ont vu aucune différence dans le prix ou la qualité des produits. "https://lnkd.in/eX8g4PtU
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[Extrait] : " Mauvaise nouvelle pour les jeunes et les précaires ! Au mépris de la convention d’assurance chômage négociée l’an dernier par les partenaires sociaux, la ministre de la santé et du travail Catherine Vautrin a précisé mercredi soir aux syndicats et patronats, les contours des économies annuelles de 3,6 milliards qu’elle veut réaliser sur l’indemnisation des privés d’emplois. Quand dans le même temps, l’exécutif va ponctionner de deux milliards d’euros en 2024 les finances de l’Unedic…Les premières victimes de ce durcissem*nt seront les jeunes et les précaires. En effet, actuellement il leur faut travailler six mois sur les deux dernières années, pour prétendre à une indemnisation. Il leur faudra désormais être affiliés huit mois durant aux caisses sociales, sur les vingt derniers mois. "https://lnkd.in/eZqvUjxQ
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[Extrait] : " Certains pensent que les données statistiques servent à orienter les politiques publiques. Par exemple quand le chômage des jeunes augmente, il serait logique de prévoir plus de mesures en leur direction.Or on constate l'exact contraire, comme une boussole indiquant le Sud : les derniers chiffres du chômage des jeunes publiés par l'Insee montrent que le taux de chômage augmente en un trimestre de 0,6 point pour les 15-24 ans pour s'établir à 18,1 %, un niveau sensiblement supérieur, de 1,5 point, constaté un an auparavant (voir A 7.5 %, le chômage au première trimestre 2024 est stable sur un trimestre, en hausse de 0.4 point sur un an).Pourtant un ensemble de mesures prises ces dernières semaines montre que non seulement les mesures en direction des jeunes ne sont pas confortées mais qu'elles sont réduites... "Petit* rappels...« Les jeunes sont la priorité de cette relance », Emmanuel Macron, interview du 14 juillethttps://lnkd.in/encgsAsZMacron, Président des jeunes ? « Le seul truc qu’il ait fait pour la jeunesse, c’est d’être lui-même jeune ! » selon Patrick Kannerhttps://lnkd.in/eAcZfJxcLes jeunes et Macron, un contact perduhttps://lnkd.in/esh-e-Vy
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[Extrait] : " Avant de continuer, ami lecteur, amie lectrice, un avertissem*nt : si tu lis ceci tout en étant de ceux qui occupent un emploi, tu crois peut-être que ce qui suit ne te concerne pas. C’est bien ce sur quoi compte Gabriel Attal, qui a fondé une bonne part de sa communication sur la défense supposée des «Français qui travaillent», opposés à ceux qui se la couleraient douce en touchant les allocations. Il le redit à la Tribune dimanche, expliquant : «Les Français nous demandent de valoriser encore plus le travail : c’est ce que nous faisons.» Il oublie opportunément un détail, qui est que les chômeurs de demain sont les salariés d’aujourd’hui. L’économiste Michaël Zemmour l’a d’ailleurs rappelé récemment en relevant que la moitié des salariés font, à un moment de leur parcours, l’expérience du chômage. C’est dire si elle est massive.(...)Le profil des futures victimes est connu : il s’agira notamment des «primo inscrits» à France Travail, puisqu’on démarre bien souvent sa carrière par un CDD et que ceux de plus de 8 mois sont plus rares que ceux de 6 mois. Mais pas seulement : «Compte tenu du fait que la période d’accès à l’emploi stable ne cesse de s’allonger, cela touchera aussi des personnes qui alternent durablement emploi et chômage. Elles mettront plus longtemps à ouvrir des droits, mais aussi à les recharger», prévoit Claire Vivès, sociologue au centre d’études de l’emploi et du travail (CEET). Bref, «les plus touchés sont les plus précaires», résume-t-elle. "https://lnkd.in/etWN2ubt
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[Extrait] : " « C’est vraiment une mesure anti-jeunes », a réagi Denis Gravouil, le négociateur sur l’assurance chômage de la centrale de Montreuil, pour qui l’absence de décision d’extension sur le bonus-malus montre que « le gouvernement est totalement aligné sur les intérêts du patronat ».Reprenant les mots utilisés selon lui par Sophie Binet devant Catherine Vautrin, il a jugé que la réforme était « criminelle », citant des études sur la santé des chômeurs et de leur entourage qui montrent « le taux de suicide des chômeurs en fin de droits est deux fois plus élevé que dans la population en emploi ».« L’objectif, ce n’est pas l’incitation, le retour à l’emploi, puisqu’il n’y a aucun lien avec le fait de réduire les droits à ce point », a estimé pour sa part Olivier Guivarch de la CFDT. Pour le négociateur du premier syndicat, cela « confirme que l’objectif était financier ». Au gouvernement « ils partent d’une somme qu’ils doivent trouver et ils regardent quelles sont les mesures qui peuvent produire cette baisse de dépenses assez rapidement » au risque d'« obliger certaines personnes à prendre des emplois de mauvaise qualité, des contrats courts, de cumuler des emplois » pour s’en sortir. "
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VERS LA FIN DU DROIT AU CHÔMAGE ? https://www.youtube.com/
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Instruction civique...[Extrait] : " Le vote coûte plus cher aux plus jeunesMalheureusem*nt, si les plus jeunes se décident finalement à se rendre aux urnes, rien ne sera fait pour leur faciliter la tâche. La date limite pour mettre à jour son inscription sur les listes électorales, six semaines précédant le scrutin, est désormais dépassée. Le corps électoral est donc figé et avec lui les anomalies d’un véritable « bug démocratique » du fait du phénomène de mal-inscription sur les listes électorales. C’est une particularité bien française, bien que les chocs de simplification soient devenus une mode. Ce frein au vote n’est pas qu’une question technique, elle est éminemment politique, car elle multiplie par deux les chances de s’abstenir comme l’ont montré Céline Braconnier, Jean-Yves Dormagen, Ghislain Gabalda et Xavier Niel dans l’enquête Sociologie de la mal-inscription et de ses conséquences sur la participation électorale. Depuis 2022, on estime que près de 7,7 millions de personnes ne sont pas inscrites dans le bureau de vote proche de leur lieu de résidence principale. Cela concerne près de 16,5% du corps électoral et quatre jeunes sur dix, du fait des phénomènes de mobilité pour les études et pour la vie professionnelle. Cette injustice démocratique est aussi une injustice économique. L’économiste Vincent Pons met souvent en évidence qu’être mal inscrit engendre un « coût du vote » plus fort que celles et ceux qui sont inscrits dans le bureau de vote à moins de cinq minutes de chez eux. Pour un étudiant parisien encore inscrit chez ses parents à Toulouse, l’accès au bureau de vote lui vaudra un aller-retour coûteux pour entendre la formule républicaine « A voté ». À cet égard, la facilitation de la procuration et sa dématérialisation peuvent faire office de plan B si tant est que les plus jeunes soient impactés par la drôle de campagne qui se joue devant eux, ou plutôt sans eux. En effet, c’est peu dire que ce scrutin n’aide pas à comprendre les enjeux politiques du fonctionnement des institutions européennes. Tandis que certains font de cette campagne une primaire ouverte pour déterminer le leadership d’un bloc, d’autres ramènent cette élection à un référendum imaginaire pour ou contre le président de la République. "
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[Extrait] : " France Travail avait été alertéMais ce que révèle l'enquête de la cellule investigation de Radio France, c’est que la direction de France Travail avait été alertée de la possibilité d'un tel scénario d’attaque dès 2022. Dans le cadre du projet d’un rapprochement entre France Travail et Cap emploi, les services informatiques de France Travail avaient réalisé un document d'analyse de risque qui avait très précisément identifié cette faille : "Un attaquant usurpe l'identité d'un agent Cap emploi et accède aux données du SI [système d'information, ndlr] Pôle emploi", pouvait-on lire. L’existence de ce rapport a été révélée par la CGT Pôle Emploi, et nous a été confirmé par la direction de France Travail. Il préconisait d'avoir recours à une procédure de double authentification. Mais ce système n'a pas été mis en place assez vite. "
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